Voici la question qui m’a été posée :
- « Qu’auriez-vous fait de différent afin d’empêcher le cheval de flipper comme ça, dites-moi je suis curieuse 🤔»
Je ne pouvais répondre à cette question importante, de mon point de vue éthique, sans y apporter un éclaircissement qui me semblait essentiel autant pour le bien-être des chevaux que pour celui des humains.
Voici donc ma réponse (en toute humilité):
Il y a peu de probabilités qu’un poulain aurait fait ce genre de chose avec moi, car je ne l’aurais pas traité de cette façon. Un poulain de cet âge a des besoins fondamentaux qui ne sont visiblement pas respectés dans cette vidéo. cette personne est surtout chanceuse que ce poulain ne se soit pas fracturé la nuque, ou ne l’ait carrément blessée. C’est pour cela qu’il faut être très prévoyant et que l’on ne met pas un cheval inexpérimenté entre les mains d’une personne inexpérimentée elle aussi. Dans le meilleur des mondes, un poulain de cet âge, ne devrait même pas être confronté à ce genre de situation. Première erreur par manque d’expérience, manque de connaissances.
Alors aujourd’hui, beaucoup de gens dans les chevaux et dans d’autres domaines, sont très pressés, ils veulent tout tout de suite, et voila le genre de résultat que cela donne. Des chevaux brisés au plus profond de leur âme dès le plus jeune âge. Je n’ai pas besoin de connaître le parcours équin de cette jeune personne, car tous les faits sont là et parlent d’eux-même. Nul besoin d’en voir ou d’en savoir plus, ou d’entendre n’importe quel prétexte ou justification pour la dédouaner, ce n’est pas son procès que je fais ici, mais de la simple éducation pour ceux et celles qui souhaitent apprendre, évoluer, et ne pas répéter à perpétuité les mêmes erreurs.
La confiance d’un poulain, se travaille pas à pas, idéalement avec sa mère dès les premières heures de sa vie. Les premiers mois sont déterminant pour la suite et selon le caractère de chaque petit, le travail sera plus ou moins long, plus ou moins complexe. Certains poulains naissent plus « farouches » que d’autres, ils sont comme les enfants, ont des caractéristiques de base desquelles il faut tenir compte et savoir adapter notre rythme et les façons les plus adéquates pour aider le poulain dans ses apprentissages avec l’humain.
Ne rien précipiter, prendre son temps, observer avant d’agir, développer un grand sens de l’observation et de la concentration, autant de clés pour mener à bien cette période cruciale qui déterminera un futur sécuritaire avec tel ou tel cheval ou, un futur de peines et de misères qui auraient pu être évitées par ces prémisses de base. Et surtout, ne pas confondre l’expérience monter À cheval avec l’expérience vivre AVEC les chevaux.
Plus une personne développe en elle les qualités et les connaissances du bon « Leader » et plus l’imprégnation du poulain se fera aisément. Ces qualités se développent avec l’expérience auprès des chevaux en général, mais pas seulement; l’expérience humaine aussi est nécessaire, ainsi que la confiance en soi dans d’autres sphères de notre vie. Les chevaux détectent toutes nos failles et nous les mettent sous le projecteur, ce qui n’est pas pour plaire aux gros égos qui auront vite fait de remettre les torts de ces failles sur l’animal, plutôt que sur leurs propres faiblesses. Et ces personnages reproduisent sans cesse les mêmes comportements et les mêmes problèmes de comportement chez leurs chevaux successifs. Le seul véritable remède leur échappant: celui de l’humilité qui permet l’apprentissage et la progression Équi-librée..
La confiance en soi n’est pas s’imposer de force face au vivant, aux autres… non, c’est plutôt une certitude intérieure, la conscience de ressources accessibles en tout temps, sur lesquelles l’ont peut se fier car expérimentées. Cette force intérieure se canalise au fil d’expériences positives et elle attire les autres comme un aimant.
N’avez-vous jamais vu un oiseau picorer le sol juste à côté de votre cheval, tous deux dans un calme et une confiance réciproque. Ne vous êtes-vous jamais demandé comment cela était possible ? L’oiseau si petit, si fragile et vulnérable posé là, à côté de l’énorme sabot de ce cheval… C’est quand même particulier, questionnant non ?
Je me suis posée cette question au fil d’observations régulières, passant des heures à contempler ce phénomène, et j’ai fini par en tirer une conclusion personnelle sur l’invisible cause de cette proximité pacifique entre le cheval et l’oiseau.